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Filipa César
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Smith
Corinne Dardé
Patrick Fontana
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Olivia Molnar
Animation Research Group
Article — Amis, artistes & alliés
Amis, artistes et alliés | Janvier 2018
Ils sont passés par Khiasma, découvrez leur actualité.
Ils sont nos amis et alliés, sont passés par Khiasma et continuent de faire de belles choses ailleurs. Découvrez leur actualité.
Monsieur Toussaint : traduction et translation historiques du Living & Dead Ensemble, avec Louis Henderson et Olivier Marboeuf
Après un travail de traduction et d’interprétation en créole haïtien de la pièce Monsieur Toussaint d’Edouard Glissant, The Living & The Dead Ensemble (Mackenson Bijou, Rossi Jacques Casimir, Zakh Turin, James Désiris, James Fleurissaint, Dieuvela Chérestal, Cynthia Maignan, Léonard Jean-Baptiste, Olivier Marboeuf et Louis Henderson) a célébré vendredi 15 décembre l’indépendance d’Haïti au cimetière de Port-au-Prince. Les derniers jours de Toussaint Louverture se sont couchés avec le soleil, laissant comme témoin, Dessalines et Granville rapper l’histoire au son des tambours. C’était l’un des temps forts de la Ghetto Biennale et les mots sont sortis vivants, « faisant des morts des partenaires de luttes ».
Un projet qui donnera notamment lieu à un film dont on aura l’occasion de parler à Khiasma en avril, avec Louis Henderson — dont Khiasma présentait la première exposition personnelle en 2016 avec «Kinesis». D’ici là, découvrez les premières images et impressions du projet dans cet article de la revue Frieze (en anglais).
… et des nouvelles de Sunstone, bientôt aux Lilas.
On vous parlait en avril de Sunstone, premier film issu d’une «ciné-conversation» entre les artistes Filipa César et Louis Henderson, deux artistes que le public de Khiasma découvrait en 2015 dans «Les Propriétés du sol». Après trois expositions du film accompagné de l’installation Op-film: An Archaeology of Optics (Biennale de Contour en Belgique, Gasworks à Londres, Temporary Gallery à Cologne), Sunstone, désormais achevé, sera présenté en première au Festival International du Film de Rotterdam (IFFR). Une carrière qui s’ouvre sous les meilleurs auspices pour ce film, récemment classé parmi les meilleurs films de l’année par Erika Balsom, chercheuse et enseignante en cinéma, pour Artforum.
Sunstone, un «op-film» (ou film ‘optique’), nous emmène du phare à l’algorithme, des systèmes de navigation optiques à ceux, informatiques, des systèmes de positionnement par satellite, d’une «occidentalisation» du monde permise par les premiers progrès techniques de navigation à un nouveau système cartographique panoptique qui fait naître de nouvelles formes de surveillance et de contrôle.
Pour les spectateurs français, pas d’inquiétude : un extrait du film est toujours visible du côté de la revue en ligne Ibraaz… en attendant l’ouverture, fin mars 2018, de l’exposition Op-Film: an archeology of optics à l’Espace Khiasma, exposition qui s’accompagnera d’un vaste programme d’événements dans plusieurs lieux parisiens.
Faire corps avec le mot, faire corps avec le monde : Luca Babel enfin disponible en intégralité sur la r22 Tout-monde
Paru en 2014 et récompensé du « coup de coeur » de l’Académie Charles Cros, le disque Luca Babel. Parcours dans l’oeuvre de Ghérasim Luca donne à entendre quelques uns des fruits de l’atelier «Lecture(s) de bouche(s)», travail mené de 2007 à 2016 par l’artiste Patrick Fontana et un ensemble de personnes en apprentissage du «Français Langue Etrangère» à l’Atelier Formation de Base de l’association Emmaüs à Paris. Fruit d’une collaboration singulière, de longue haleine, entre l’artiste Patrick Fontana, Khiasma, Emmaüs et de nombreux autres partenaires, Luca Babel est la mémoire de près de dix années de collaborations riches et inattendues et un formidable manifeste pour l’apprentissage d’une langue française poétique et vivante.
La poésie sonore de Ghérasim Luca s’est révélée un outil incroyable pour apprendre le français, s’étant vite imposée aux participants comme un moyen détourné de prendre la langue à bras le corps. Elle a fait naître auprès des femmes et des hommes qui travaillent dans cet atelier un désir toujours vif de s’approprier les mots. Elle assemble, elle éparpille la langue pour en disperser le sens délibérément. Elle happe les mots à travers des mouvements de recomposition et de déconstruction pour les éructer. Éructer est un signe fort du vivant : accrocher le mot, en cracher le sens, en cracher la sonorité.
— Patrick Fontana
Julien Creuzet, Violaine Lochu : comme des échos de Relectures 17 ce mois-ci en région parisienne
Rassemblés en 2016 au sein de la 17è édition du festival Relectures à Khiasma, les artistes et performers Julien Creuzet et Violaine Lochu seront à l’honneur de plusieurs expositions ouvrant ce mois-ci en Île-de-France. Le premier présente deux expositions jumelles à la Fondation d’entreprise Ricard et à Bétonsalon, ouvrant respectivement les 23 et 24 janvier.
Les deux expositions sont titrées d’après ses poèmes chantés : «Toute la distance de la mer, pour que les filaments à huile des mancenilliers nous arrêtent les battements de cœur. – La pluie a rendu cela possible (…)» à la Fondation Ricard, «La pluie a rendu cela possible depuis le morne en colère, la montagne est restée silencieuse. Des impacts de la guerre, des gouttes missile. Après tout cela, peut-être que le volcan protestera à son tour. – Toute la distance de la mer (…)» à Bétonsalon. Une pratique poétique de l’écriture et du chant sur laquelle il revenait avec Olivier Marboeuf dans un entretien pour la r22 Tout-Monde.
Quelques jours plus tard, à partir du 27 janvier, ce sera au tour de Violaine Lochu de présenter sa première exposition personnelle, «Hypnorama», au Centre d’art contemporain Chanot de Clamart. Suite de ses très nombreuses résidences et présentations de performances en France et à l’étranger, «Hypnorama» constituera une exposition-programme, retour sur le chemin parcouru et ouverture vers de nouvelles directions, Violaine invitant l’artiste Guillaume Constantin à l’accompagner dans la mise en espace de ces projets et s’entourant de musiciens et de théoriciens pour un programme de performances.
Animation Research Group et Ismaïl Bahri sur la plateforme Warehouse
Warehouse est une plateforme curatoriale, initiée par super-filme et flatness en 2017, qui explore les pratiques de l’archive et les formes numériques du frottement. On y trouve des essais, des documents, des interviews et des portraits d’artistes.
On y trouve aussi une publication du collectif Animation Research Group, autour du Mundaneum de Paul Otlet et de la question étendu de l’animation. Un article à parcourir accompagné d’une vidéo réalisée lors de leur résidence à l’Espace Khiasma en novembre 2017.
La r22 a d’ailleurs conservé une trace de la discussion issue de cette résidence:
Et comme une bonne nouvelle peut en cacher une autre, on y trouve également un entretien d’Ismaïl Bahri par Pierre Schwarzer autour de son film Foyer. Film que vous pourrez retrouver le 25 janvier à la galerie Selma Feriani à Sidi Bon Saïd, en Tunisie. L’occasion de replonger dans ses travaux avant de le retrouver à l’Espace Khiasma le 29 janvier pour le 31ème Lundi de Phantom. Pour le moment, nous savons que nous marcherons dans ses pas sur l’ile d’Ouessant. Pour le reste, il faudra venir sur place, à partir de 19h30. Comme d’habitude, l’entrée sera libre et un repas sera partagé. Ramenez vos meilleurs plats !
Corinne Dardé, Keep Calm au cinéma du Garde-Chasse
Il n’est pas toujours nécessaire de se déplacer aux quatre coins du monde pour suivre les amis et alliés de Khiasma : en janvier, c’est aux Lilas que vous pourrez découvrir Keep Calm, le dernier film de Corinne Dardé, cinéaste lilasienne dont nous présentions le parcours à Khiasma tout récemment.
Rendez-vous donc au Théâtre-Cinéma du Garde-Chasse le 26 janvier, à 19h30, pour découvrir le documentaire Keep Calm, qui retrace la création du projet mis en scène par Michel Schweizer présenté dans le cadre des Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis en juin 2017 au Garde-Chasse.
Après plusieurs ateliers avec le chorégraphe, dix-neuf enfants sont invités а se réunir pour une performance а destination d’un public d’adultes. Dans ce face-а-face, la tribu d’enfants interroge les places de chacun et donne à entendre autrement leur rapport au monde. Le contenu de leur adresse se nourrit des pensées et réflexions aigües que provoque leur fréquentation au public adulte.
François Daireaux & Ravi Agarwal exposent à Gallery Espace, New Delhi
Si avant le 13 janvier, les vents vous ont poussé à New Delhi, vous aurez l’opportunité de rencontrer les œuvres de François Daireaux, habitué du numéro 15 de la rue Chassagnolle (où il présentait notamment en 2015 l’exposition «Soudain, un léger mouvement dans l’ordre naturel des choses»), aux côtés de Ravi Agarwal, militant écologiste, ingénieur et artiste. Les deux protagonistes questionnent ici les relations entre le Corps et la Machine à travers les effets que la globalisation a sur les êtres humains au travail et sur l’environnement.
Frank Smith en Uruguay et à New York
Au mois de décembre, la galerie Steven Kasher présentait une exposition solo de l’artiste Debi Cornwall, Welcome to Camp America, Inside Guantánamo Bay. Si vous y êtes passé, vous avez pu, dans l’atmosphère troublante de cette enquête sur la base américaine implantée а Cuba, entendre une pièce sonore de Frank Smith, écrivain que Khiasma accueillait en résidence en 2015 avec les Archives de Pierrefitte.
Autrement, il faudra aller en Uruguay, à l’espace Este Arte, pour voir son Film de l’impossible. Et si toute cette actualité se passe trop loin de vous, il y a toujours la r22 Tout-monde pour découvrir et redécouvrir son travail.
«Le conte permet de jouer une nouvelle réalité» : SMITH, invitée de Marie Richeux sur France Culture
Fin novembre, SMITH et Matthieu Barbin présentaient TRAUM (Le Paradoxe de V.), pièce chorégraphique produite par Khiasma et extension du film TRAUM, réalisé en 2016. Alors que certaines de ses oeuvres sont actuellement présentées dans l’exposition «La respiration des yeux dans le cadre» au Cultuurcentrum de Bruges, SMITH était l’invitée il y a quelques jours de Marie Richeux sur France Culture.