Photos : Matthieu Gauchet
Relectures 17 s’ouvre à Limeni, avec le premier « Oralieu » d’Alexis Fichet.
Ces quatre premiers jours du festival auront vu Alexis Fichet réunir pour la première fois ses quatre performances « Oralieu », proposées au rythme d’une par soir. Depuis quatre lieux aux quatre coins du globe, Alexis Fichet nous emmène dans un voyage immobile, entre considérations scientifiques, traits d’humour et réflexions philosophiques, esquissant comme une métaphysique de l’anthropocène.
Retrouvez les trois Oralieu suivants (Planguenoual, Magenta et Conakry) en réécoute sur la R22 Tout-Monde.
Jeudi 29 septembre : Fantazio en pleine « Confédération républicaine ».
Le public de Khiasma est au rendez-vous pour ouvrir, ensemble, cette dix-septième édition.
Vendredi 30 septembre : écoute de « Hymnes », pièce sonore composée par Nicolas Richard avec un atelier d’apprenants de langue française.
La pièce sonore de Patrick Fontana est en écoute chaque soir dans la librairie du festival.
Après l’écoute de la pièce sonore « Hymnes », composée par Patrick Fontana d’après un texte de Nicolas Richard, ce dernier nous interprète une version étendue de son texte.
Samedi 1er octobre : porté par la journaliste Ingrid Seyman et l’illustratrice Maïté Dubois, un atelier de reportage dessiné mène de jeunes reporters à la rencontre des habitants et commerçants des Lilas.
Le journalisme, un métier de terrain !
Deux jeunes reporters en pleine interview.
De retour à Khiasma vient le moment de la réalisation du reportage dessiné !
Pendant ce temps là, dans le cadre du festival « Les sciences dans la ville » organisé par l’Université populaire de Bagnolet, Olivier Marboeuf nous emmène dans une visite architecturale aux environs de l’échangeur de Bagnolet. Un parcours à suivre, rue par rue, sur l’Atlas Sensible ! http://atlas-sensible.net/lignes/manuel-du-voyageur-impenitent-87
Un parcours décalé à travers un espace urbain en mouvement, à l’architecture foisonnante et erratique.
Un parcours en réécoute sur la r22, et à suivre rue par rue sur l’Atlas Sensible !
Samedi 1er octobre : pour la Nuit blanche, Olivier Marboeuf rouvre son épopée « L’an 2005 » avec une lecture intitulée « Que sont mes amis devenus ? ».
Durant tout le festival, découvrez la série de dessins de Patrick Fontana, « En redevenant sauvages et féroces », dans la librairie du festival.
La librairie de Relectures vous propose une sélection d’ouvrages sur le thème de cette 17è édition.
Dimanche 2 octobre : pour Relectures, le ciné-goûter mensuel de Khiasma se met au parfum de cette édition avec la projection du film d’aventures « L’île de Black Mor ». Après la séance, petits et grands savourent les gâteaux apportés par les participants pour le traditionnel goûter partagé !
Un moment tant récréatif que studieux, les jeunes cinéphiles – et leurs parents ! – retraversant l’univers du film grâce à un livret d’activités conçu par notre équipe de médiation.
La fin de l’après-midi venue, Alexis Fichet nous emmène à Conakry pour son quatrième et dernier « Oralieu ».
Comme toujours, les performances et lectures du festival donnent lieu à de nombreux temps d’échange informels entre les artistes et le public.
À 18h, l’écrivain Olivier Hodasava nous raconte l’incroyable périple littéraire qu’il mène chaque jour, depuis plus de six ans, sur son blog, « Dreamlands Virtual Tour ».
Inlassablement, Olivier Hodasava voyage virtuellement via le dispositif « Street View » de la carte Google Maps. Sur son blog, il présente chaque jour un endroit du monde ainsi découvert et le décrit, proche ou lointain, étonnant ou anodin.
La soirée se clôt par une lecture de Karine Lebrun. Intervenue en juin à Khiasma dans le cadre de l’exposition « Kinesis » de Louis Henderson pour évoquer la mort de Michael Brown, jeune adolescent noir tué par la police en 2014 à Ferguson, elle augmente cette fois son texte du portrait d’un jeune hacker, « C. ».
Elle aborde notamment le phénomène « If they gunned me down » (« Si c’était moi qu’ils abattaient »). Dénonçant l’utilisation par de nombreux médias, pour illustrer la mort de Michael Brown, de photographies suggérant une prétendue appartenance de l’adolescent à un gang, d’innombrables jeunes internautes mettent en ligne des diptyques montrant leurs identités multiples, dans des situations socialement valorisées (en uniforme au travail, à l’armée ou à l’école, en famille, etc.) mais aussi dans des instants informels de leur vie de tous les jours, posant ainsi la question : « Si c’était moi qu’ils abattaient, quelle image utiliseraient-ils ? »
Mardi 4 octobre. Après un jour de relâche bien mérité, Relectures reprend à la Maison des Fougères avec une conférence de Vincent Piolet revenant sur la naissance du hip-hop français dans les années 1980, travail qu’il a consigné dans un livre paru aux éditions Le Mot et le Reste, « Regarde ta jeunesse dans les yeux ».
La soirée de poursuit à l’Espace Khiasma avec la performance de Jamika Ajalon, « Alien(s)kin ». Dans la lignée d’un James Baldwin qui écrivait que « nous sommes tous androgynes », Jamika Ajalon, dans une performance audiovisuelle parlée et chantée, transcende les multiples marges – femme, noire, homosexuelle – dans laquelle on voudrait la retenir.
Le mercredi 6 octobre c’est Julien Creuzet que nous avons accueilli pour sa performance « Ciel Ara ». Entre rituel et récit colonial, l’artiste pluridisciplinaire nous entraine dans un voyage aux Caraïbes.
La soirée du jeudi 7 octobre voit se succéder deux écrivains pour lesquels l’oralité fait partie intégrante du travail du texte, comme autant de manières de façonner, de faire parler la langue. Dans sa lecture « Éléments pour les années 00 », Emmanuel Adely retrace, entre autobiographie prosaïque et détails du monde, les quinze années venues après la supposée « fin de l’Histoire ».
Frédéric Dumond lui succède par une interprétation de son poème « Glossolalie ». Projet hors-normes entrepris en 2011, « Glossolalie » est un poème toujours en écriture, qui se déploie déjà à travers une soixantaine de langues, et qui est amené à parcourir, un jour, les 7000 langues de cette planète. (Photo : Pascal Pietri). Cliquez ici pour lire l’article qui lui est consacré dans notre magazine.
Vendredi 7 octobre : la soirée est consacrée au film d’Alejandra Riera, « Enquête sur le/notre dehors (Valence-le-Haut) « .
Avant d’entamer une discussion autour du film, une soupe conviviale est servie à l’issue de la projection.
Une discussion s’engage entre intervenants du film, penseurs, artistes et membres du public.
Samedi 8 octobre : Hafida Jemni et Philippe di Folco ouvrent la dernière journée de Relectures 17 par une conférence retraçant le parcours du poète sonore Bernard Heidsieck, et la genèse de son oeuvre emblématique, « Vaduz ».
Dans le même temps, un atelier organisé par la Cabane Fleury propose aux plus jeunes de mettre en pratique le protocole du poème « Vaduz » ! Une grande carte de l’ensemble du square Fleury, préparée par Mélanie Yvon, s’apprête ainsi à consigner les observations des jeunes explorateurs…
Lieux remarquables ou intimes, faune, flore, amis… Par groupes, les participants couvrent chaque recoin du square.
Une fois achevées, les cartes individuelles viennent s’associent pour révéler, enfin, tout ce qui se trouve tout autour de la Cabane Fleury…
À Khiasma, la dernière soirée de Relectures s’articule autour des « lignes d’erre », déplacements d’enfants autistes que Fernand Deligny et des éducateurs reportent consciencieusement sur le papier, formant une cartographie particulière de l’espace fondée sur le déplacement. Le critique d’art Julien Zerbone commence par retracer le parcours atypique de Deligny pour resituer le contexte de création des « lignes d’erre ».
La soirée se termine avec Violaine Lochu, qui propose une version live de sa pièce sonore « Songline », composée à l’occasion des parcours « Lignes d’erre » organisés par Khiasma au printemps, et qui évoque l’environnement sonore d’une pérégrination pedestre à travers la Seine-Saint-Denis.
Comme toujours, et attendant une prochaine édition, c’est sur la R22 Tout-Monde que se (re)vit le festival Relectures…
RELECTURES est un festival de littératures contemporaines et de performance. Il bénéficie du soutien de la Région Île-de-France, du département de la Seine-Saint-Denis et du Centre National du Livre.
En collaboration avec le Centre Pompidou, La Maison des Fougères, La Cabane Fleury et la Bibliothèque André Malraux des Lilas.