Biographie

Hiwa K est né en 1975 à Sulaymaniyah, Irak. Il vit et travaille à Berlin. Artiste visuel et musicien, Hiwa K réalise des performances dans l’espace public, s’intéressant à des paradoxes culturels, la ␣gure de l’artiste amateur ou la dissémination du savoir. Son travail a notamment été présenté au MUSAC, León, Espagne en 2012 ; au Kunstbuero, Vienne, Autriche, en 2011 ; à la Serpentine Gallery, Londres, Royaume Uni ; au Musée de Pergame, Berlin, Allemagne, en 2008 ; à La Triennale de Paris en 2012 et au Showroom, Londres, Royaume Uni en 2010 et au Wyspa Institute of Art, Gdansk (Alternativa 2012).

This Lemon Tastes of Apple

Ce film documente une performance de l’artiste le 17 avril 2011 à Souleimaniye, un des derniers jours de la protestation civile qui a duré deux mois. Les médias internationaux ont peu couvert cette protestation, que le gouvernement local a fini par écraser brutalement. Les faits sont passés sous silence : comme si on ne voulait pas entendre parler de l’évènement. Comme s’il n’existait pas dans le contexte d’une révolution contre des tyrans reconnus (comme c’était le cas dans d’autres pays du Moyen-Orient), mais plutôt une révolte contre des hommes politiques élus (soi-disant)démocratiquement. Cette demande forte pour de la transparence, une participation et un partage équitable des richesses du pays, traverse plusieurs générations, professions et villes. On peut en déduire qu’elle pose une base entièrement nouvelle pour le développement d’une société civile au Kurdistan. La vague de protestations a commencé le 17 février dans la région kurde de l’Irak et a duré huit semaines avec un bilan minimum de dix morts et quatre cents blessés dans les affrontements entre citoyens et militaires.
Hiwa K et Aneta Szylak

Mirror

Il y a des années, je suis venu à pied en Europe, traversant l’Iran, la Turquie, la Grèce et l’Italie (entre autres pays) pour trouver refuge en Allemagne. Ce voyage, long et souvent dangereux, était une expérience dans l’espace et le temps, à travers lequel je me suis tourné vers l’inconnu, intégrant des expériences géographiques et culturelles.
J’ai construit un objet-sculpture utilisant des éléments pré-fabriqués : un bâton et des rétroviseurs de motos. L’objet qui en résulte a une fonction d’outil d’adaptation pour ceux qui sont perdus en ville. Le tenant en équilibre sur mon nez, je trouve mon chemin en regardant dans les différents miroirs. L’utilisation de ce dispositif rend possible d’ajouter ou d’inclure différentes choses dans la perception fragmentée de la ville environnante. Dans ce cas la transmutation du sens historique de la ville devient possible. L’objet est également une extension des mes organes et sens. Ici, l’acte même de tenir le dispositif en équilibre montre la volonté de se conformer à la condition donnée. Le miroir est utilisé plutôt pour naviguer que pour refléter. Il s’agit d’un kit de survie, puisque je ne parviens jamais à avoir une vision complète du lieu dans lequel je marche, mais la fonctionnalité de l’objet m’aide à atteindre ma destination.
Hiwa K

May 1

Pour moi—quelqu’un qui a grandi sous un régime de dictature en Irak—la notion d’une protestation civile et des formes répétitives de manifestation—constituent un objet intéressant d’étude et d’intervention. Les formes démocratiques de protestation, sont-elles efficaces, influencent-elles réellement le changement et augmentation des valeurs démocratiques ? Ou, au contraire, sont-elles des formes de réunion civile impuissante, sans influence politique réelle ? Sont-elles en voie de devenir des rituels publics creux ?
Hiwa K

Moon Calendar

Documentation des répétitions en 2007 pour une performance jamais donnée. Ces répétitions ont eu lieu pendant une visite à Amna Souraka, The Red Security Building (Bâtisse de Sécurité Rouge), au nord de l’Irak.
Par le passé, cet ensemble de bâtiments était utilisé par Saddam Hussein comme une prison pour les prisonniers politiques. Aujourd’hui il accueille le Musée National des Crimes de Guerre.
Hiwa K danse des claquettes dans les locaux d’Amna Souraka au rythme des battements de son propre cœur qu’il écoute avec un stéthoscope. Alors que l’intensité de la danse augmente, les vitesses des pieds et du cœur perdent la simultanéité et se pourchassent dans une pulsation discordante de contre-rythmes. Le rythme du cœur isole l’artiste, le coupant de ce qui l’entoure, ce qui l’aide à créer un espace privé et caché pour ses pensées. La dimension ludique de la danse permet un état de déni qui rend quelque peu absent le trauma sans que sa présence soit totalement effacée.
Hiwa K et Francesca Recchia

Informations pratiques

Cinéma le Trianon
71 place Carnot – 93230 Romainville
01 83 74 56 00
www.cinematrianon.fr

Tarif : 3,5€

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