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Vincent Monnikendam, Mother Dao (1995, 90 min)
Séance présentée par Stoffel Debuysere, en présence de Vincent Monnikendam et Jandries Groenendijk.
Dans le cadre du projet de recherche “Figures of Dissent (Cinema of Politics, Politics of Cinema)” KASK / School of Arts
Synopsis
Plus de 300 000 mètres de pellicule celluloïd 35 mm provenant des archives de film néerlandaises, enregistrés sans son à l’origine, ont servi comme source visuelle pour ce documentaire. Le film de 90 minutes tente de montrer comment les Pays-Bas ont administré et géré leur colonie comme une entreprise coloniale. Ici, pas d’utilisation de la voix off traditionnelle, mais un mixage de poèmes populaires indonésiens comme bande-son.
Comment devrait-on regarder ces images d’un passé révolu, d’un pays lointain, d’un peuple oublié ? Comment comprendre ces impressions évanescentes sans un commentaire pour diriger notre regard, sans un message pour éveiller notre conscience ? Au début nous apprenons que le film est composé d’archives filmées dans les anciennes colonies des Indes orientales néerlandaises (aujourd’hui l’Indonésie) entre 1912 et 1933, matériel destiné à légitimer les actions du système colonial et à présenter la civilisation des colons. Des images de forêts pétrifiées et de paysages bucoliques cèdent la place à des scènes de travail manuel et des illustrations de la mission d’édification du colonisateur. L’exploitation et la répression violentes exercées par le règne colonial néerlandais ne sont jamais mentionnées. Le spectateur n’est jamais confronté à des témoignages de cruauté ou de révolte. Au lieu de cela, nous entendons des voix murmurant des poèmes et chansons, anciens et modernes, des Niassers, des Toradjas et des Sundanésiens. Au travers de ces lamentations sont révélées non seulement la lutte et les difficultés endurées, mais surtout la capacité d’un peuple soi-disant incapable de raconter sa propre histoire, d’énoncer sa situation et de montrer sa volonté de la changer. Ces voix font émerger des images, le visage de l’oppression, mais encore plus un changement de position, remplaçant les images présupposées de sainteté subalterne par des manifestations de dignité, de contemplation et la capacité de réfléchir et de vivre en accord avec l’injustice subie. Car quelque chose résiste toujours dans l’image : quelque chose qui échappe à celui qui tient la caméra et les pouvoirs qui dirigent son regard, entre l’actif et le passif. L’objectif capte tout sans conscience et sans calcul : le dominé et le dominateur, le volontaire et le non-volontaire partagent tous la même image. Et c’est ce flou qui permet un changement de perspective qui est également une reconfiguration du possible : chaque représentation d’un monde contient un autre monde.
Stoffel Debuysere
Biographie
Vincent Monnikendam est né en 1936 à Hague aux Pays-Bas. Il a travaillé en tant que réalisateur, producteur et monteur de films documentaires pour la télévision, avant de créer ses propres films indépendants. Ses oeuvres incluent District 69, The Ten Token et The Illegals. La plupart de son travail porte sur les questions de l’immigration et des problèmes raciaux.
En 1995, après 6 ans de production, sort Mother Dao, qui a été mis à l’honneur dans plusieurs festivals internationaux tels que San Francisco International Film Festival (San Francisco-USA1995), Margaret Mead Film Festival (New York-USA, 1995), International Documentary Film Festival (Melbourne-Australia,1995), Société Civile des Auteurs Multimedia (SCAM) (Paris-France,1995), Cincecity Filmfestival (Brighton-England, 2005), Intern.Documentary Film Festival (Berlin-Germany, 2011), GRAND PRIX ex aequo au Festival International du Cinéma Documentaire ‘Vue sur les docs’, (Marseille – France, 1995)
Magic Cinema
Centre commercial Bobigny 2
Rue du Chemin Vert – 93000 Bobigny
01 83 74 56 78
Tarif : 3,5€
Accés :
Métro (ligne 5), bus, tram : arrêt Bobigny-Pablo Picasso
À deux pas du métro !
Parking surveillé au Centre commercial Bobigny 2
Télécharger le programme complet de Possessions en pdf
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21.06.2016
Dans le cadre de la manifestation Horizons, l’oeuvre monumentale de Vincent Chevillon Tentative d’évasion est installée jusqu’à fin septembre sur le massif du Sancy, en Auvergne (http://www.horizons-sancy.com/).
11.04.2016
Le film de Simon Quéheillard, De commencements en commencements, vient de recevoir l’aide au film court du département de la Seine-Saint-Denis. Après une belle post-production, une avant-première de cet hommage au burlesque arrivera très bientôt sur les écrans lilasiens !
28.03.2016
Développé au cours d’une résidence d’Alice Diop à Khiasma, le film Vers la tendresse a reçu le Prix INA réalisatrice créative du meilleur court métrage francophone et le Prix du public du meilleur court métrage français. Bravo !
17.03.2014
Initiative du collectif le PEROU
« L’ambassade du PEROU à Ris-Orangis est un repère – un espace visible – et un observatoire – un lieu qui regarde -. Décrire ce qui a lieu dans un bidonville situé sur le territoire européen, telle est l’ambition de ce blog. Exactement, il s’agit de décrire l’humanité qui a lieu, l’humanité qui fait lieu » (décembre 2012). Le 3 avril 2013, tout a été détruit, sauf l’essentiel. A Grigny, où vivent aujourd’hui les familles, nous continuons d’œuvrer pour que l’on construise enfin.
Découvrez ici, la dernière lettre de Sébastien Thiéry, coordinateur du PEROU, au Maire de Grigny. Une invitation au dialogue sur le devenir des familles de Roms présentes dans le bidonville.
19.12.2013
Félicitations à Butler&Mirza pour leur pré-sélection pour le prix Art Mundi 6. On leur souhaite de tout cœur de le remporter pour mener à bien tous leurs projets et nous surprendre encore.
Rapellons que le duo d’artiste avait exposé leur oeuvre Hold Your Ground à Khiasma, dans le cadre de notre exposition de rentrée, Rendez-vous : sortie de mon corps.
Plus d’informations ici !
28.11.2013
Article d'Isabelle Regnier
En place depuis le 12 novembre 2013, notre cycle Possessions a fait parler de lui dans les pages du blog du Monde. Sous la plume d’Isabelle Regnier, découvrez, ou redécouvrez l’identité de cet évènement qui déplace le genre documentaire, entre projections et performances.
Pour découvrir l’article, c’est ici…
Et pour suivre le déroulement de notre programmation jusqu’au 12 décembre, c’est là !
28.11.2013
Séance du Peuple qui manque
« An Italian Film (Africa Addio) » de Mathieu K Abonnenc sera projeté demain au Centre Pompidou dans le cadre d’une séance du Peuple qui manque. Rappelons que l’artiste présente également sa vidéo dans le cadre de notre exposition « Rendez-vous : sortie de mon corps » et qu’elle reste visible jusqu’au 12 décembre 2013. La caméra Red utilisée pour le tournage confère une qualité exceptionnelle à l’image qui vient renforcer le propos percutant du film. En ce concentrant sur le cuivre, qui fut l’une des causes de la guerre de Sécession au Katanga, et, auparavant, la raison de l’intérêt des Occidentaux pour la R.D.C, l’artiste reconstitue un épisode de l’histoire du capitalisme et de ses mécanismes, montrant les effets de l’industrialisation par des nations européennes sur des pays et des populations colonisés. http://www.lepeuplequimanque.org/thousand/27-11-13
15.11.2013
Exposition “Ânes situ” de Hicham Benohoud
Jusqu’au 12 décembre 2013, Khiasma accueille en son sein l’exposition collective « Rendez-vous : sortie de mon corps ». À cette occasion, Hicham Benohoud, photographe, expose « Version soft » une série de 5 images qui présentent calmement et fermement son malaise face à sa situation, à sa culture, à son pays. Mais en parallèle, l’artiste expose également à Casablanca « Ânes situ », une série de photographies qui fait écho au statut de l’homme au Maroc.
À découvrir ici !
05.11.2013
Ciné-concert
En lieu et place du traditionnel C’est dimanche ! – le cinégoûter organisé à l’Espace Khiasma chaque dernier dimanche du mois – Fantazio se propose de créer un habillage musical interactif à partir d’un montage de films muets.
« On part de rien. Un son arrive : on peut se coincer dedans, se prendre les pieds dedans, mourir dedans tout de suite. Si un deuxième son sur lequel on pourrait se reposer ne surgit pas, tout s’arrête. Plus de transformation possible. L’improvisation ne peut pas vivre sans entraide. En situation de guerre, d’urgence, de panique, soit on reste pétrifié passif, soit on improvise : on prend en main la situation, on se mouille, on laisse de côté à la minute la force rongeante du regard sur soi. »
Dimanche 23 novembre 2013 à 16H00
Espace Khiasma, 15 rue Chassagnole, 93260 Les Lilas
06.08.2013
Feuilleton dessiné
Depuis janvier 2013, Hélène Coeur, Célio Paillard et Frédéric Mathevet mènent un atelier sonore dans le quartier des Fougères (Paris 20e), avec une classe de CE2-CM1 de l’école Le Vau. Au cours de cette première année d’ateliers, les participants apprennent à «écouter et jouer leur quartier », faisant travailler leurs oreilles mais aussi leur corps et leur imagination. Une expérience mise en récit par les artistes sous la forme d’un feuilleton dessiné. Découvrez au format pdf :
Episode 1 : Le cri de la Fougère
Découvrez la présentation de l’atelier sur le site de L’Autre Musique
Un projet soutenu par la Fondation de France.