Votre e-mail
Le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir et son groupe de recherche Travelling féministe s’associent à l’Espace Khiasma pour organiser conjointement un séminaire qui prend son point de départ dans le dialogue, la controverse et la complexité des relations qu’entretiennent l’oeuvre de Stuart Hall, les cultural studies britanniques et le féminisme transnational depuis près de trente ans. Ce séminaire aura le privilège de recevoir les cinéastes John Akomfrah et Lina Gopaul, membres fondateurs du Black Audio Film Collective. Réalisé en 2013, le film de John Akomfrah The Stuart Hall Project sera projeté la veille du séminaire au MK2 Beaubourg, introduisant les nombreux sujets qui seront au cœur de la discussion.
Malgré les analyses des cultural studies décryptant l’exercice du pouvoir dans la culture, les penseurs majoritairement masculins du Centre for Contemporary Cultural Studies à Birmingham se montrèrent hostiles aux critiques féministes des années 1970. La controverse enfla au point que les travaux du centre furent qualifiés par des féministes de « boyzone ». Au même moment, rares furent les articulations entre les situations vécues par les femmes blanches et racisées au sein des mouvements féministes.
Fréquemment, les revendications priorisées universalisaient les conditions sociales des femmes non-racisées, de classe moyenne. Pour cette journée d’étude, nous inviterons plusieurs penseuses contemporaines à alimenter une conversation au sujet des relations complexes et des influences mutuelles qu’ont entretenues le féminisme transnational et les approches interdisciplinaires des cultural studies, notamment les études entreprises par Stuart Hall et ses collègues à partir du milieu des années 1960.
Comment les féministes au sein des cultural studies ont-elles négocié les frontières bâties par la racialisation et l’hégémonie blanche ? Comment le travail de Stuart Hall (qui était devenu rapidement une référence intellectuelle significative auprès de beaucoup d’artistes et de cinéastes du Black Arts Movement anglais des années 1980 et 1990) a-t-il été lu en lien avec le concept d’intersectionalité qui peut servir de base au décentrement des féminismes eurocentrés, et à la remise en cause du sujet blanc et mâle comme entité normative de l’imagination occidentale ? Quelles stratégies peuvent être trouvées dans les pratiques transversales des collectifs d’artistes, d’activistes et de chercheurs/ses du Black Arts Movement des années 1980 : pour résister aux tendances individualistes de l’art contemporain et pour y puiser une inspiration permettant de construire les alliances en devenir ?
En collaboration avec Le Centre Simone de Beauvoir (Travelling féministe) et avec la participation de l’INHA.
Une proposition de Nataša Petrešin-Bachelez avec la collaboration de Lotte Arndt et Olivier Marboeuf.
Avec John Akomfrah et Lina Gopaul (cinéastes et producteurs / Smoking Dogs), Elsa Dorlin (chercheure et professeure, Paris 8), Nana Adusei-Poku (chercheure et professeure à l’Université de Rotterdam), Jamika Ajalon (artiste, musicienne, poétesse), Sophie Orlando (chercheure associée au laboratoire Black Artists and Modernism, Chelsea/Middlesex University), Françoise Vergès (chaire Global South(s) du Collège d’études mondiales, FMSH, Paris), Lotte Arndt (théoricienne et enseignante à l’École Supérieure d’Art et Design de Valence) et Sonia Khurana (artiste).
Modération : Nataša Petrešin-Bachelez (commissaire d’art et rédactrice de l’Internationale online), Lotte Arndt, Olivier Marboeuf et Giovanna Zapperi (historienne d’art, enseignante d’histoire et de théorie de l’art à l’école nationale supérieure d’Art de Bourges).
Image extraite de "The Stuart Hall Project" (2013) de John Akomfrah.
Dans le prolongement de l’événement au MK2 Beaubourg, jeudi 09 juin à 20h :
The Stuart Hall Project (2013, 103 min), projection du film suivie d’une conversation avec John Akomfrah
Avec The Stuart Hall Project, John Akomfrah réalise un portrait émotionnel d’une des figures centrales des cultural studies britanniques, Stuart Hall. Penseur complexe ayant éclairé des sujets aussi variés que la méthodologie marxiste, la migration et les hippies américains, Stuart Hall, né en Jamaïque et alors âgé de 82 ans, est une des voix éminentes de la gauche d’après-guerre. Mêlant images d’archive, entretiens inédits et une bande son de Miles Davis, Akomfrah nous emmène dans un voyage exaltant à travers la seconde moitié du 20è siècle.
Tarif : 7,50€ / Réservations : resa@lafabrique-phantom.org
Programme détaillé des interventions, vendredi 10 juin :
10h-13h : D’impossibles alliances ?
Si les luttes féministes et antiracistes furent toutes deux vives dans les années 1970 et 1980, l’articulation des deux a rencontré des résistances souvent considérables. Avec nos invité.e.s, venant du Royaume-Uni comme de France, nous discuterons si les concepts développés au sein des cultural studies britanniques ont permis de penser les situations spécifiques des femmes racisées ? Nous demanderons dans quelle mesure les constellations théoriques, artistiques et militantes des décennies 70-80 ont favorisé un enchevêtrement d’activistes queer, d’artistes, de chercheuses et de militantes dans le British black arts movement des années 80, mais également quels obstacles elles rencontrèrent. En parallèle, nous étudierons les configurations créées au sein des mouvements féministes en France à cette époque.
Cette discussion comprendra des contributions de John Akomfrah, Lina Gopaul, Sophie Orlando et Françoise Vergès.
13h-14h : Déjeuner / Formule buffet à 7€ disponible sur place, comprenant boisson et café / Règlement chèque ou espèces uniquement (le retrait le plus proche se situe à la sortie du métro 11 – Mairie des Lilas)
14h – 17h : Les cultural studies britanniques, des outils pour le féminisme transnational aujourd’hui
Si depuis les années 1990, de nombreux concepts, mouvements et œuvres d’art tentent d’articuler les aspects genrés, racialisés ou classistes de la domination, les alliances transversales rencontrent toujours de multiples résistances. Traversant les divisions disciplinaires entre activisme, la recherche et l’art, nous discuterons du rôle des mouvements féministes et antiracistes dans la migration et la traduction transfrontalières de la théorie et des œuvres d’art, ainsi que des usages des approches intersectionnelles et des stratégies pour décoloniser la production du savoir au sein et au-delà des institutions. Si les pratiques artistiques ont grandement participé dans les mouvements collectifs des années 1980, quelles perspectives existe-t-il aujourd’hui pour surmonter les approches individualistes et structures individualisantes, dans le monde de l’art et la société, opposées à la quête féministe ?
Cette discussion comprendra des contributions de Elsa Dorlin, Jamika Ajalon et Nana Adusei-Poku.
Interventions en anglais (avec traduction) et français
RESERVATIONS COMPLETES (Nous avons constitué une liste d’attente ; en cas de désistement, merci de nous contacter : resa@khiasma.net)
Informations : info@khiasma.net / 01 43 60 69 72
Structure soutenue par Khiasma dédié à l’accompagnement de résidences cinématographiques et audiovisuelles.
Khiasma est soutenu par :
La Région Île-de-France
Le Département de la
Seine-Saint-Denis
La DRAC Île-de-France
La Ville des Lilas
La Ville de Paris
La Mairie du 20è
Paris Habitat
La Fondation de France
Khiasma est membre du réseau TRAM et partenaire de Paris-Art.
21.06.2016
Dans le cadre de la manifestation Horizons, l’oeuvre monumentale de Vincent Chevillon Tentative d’évasion est installée jusqu’à fin septembre sur le massif du Sancy, en Auvergne (http://www.horizons-sancy.com/).
11.04.2016
Le film de Simon Quéheillard, De commencements en commencements, vient de recevoir l’aide au film court du département de la Seine-Saint-Denis. Après une belle post-production, une avant-première de cet hommage au burlesque arrivera très bientôt sur les écrans lilasiens !
28.03.2016
Développé au cours d’une résidence d’Alice Diop à Khiasma, le film Vers la tendresse a reçu le Prix INA réalisatrice créative du meilleur court métrage francophone et le Prix du public du meilleur court métrage français. Bravo !
17.03.2014
Initiative du collectif le PEROU
« L’ambassade du PEROU à Ris-Orangis est un repère – un espace visible – et un observatoire – un lieu qui regarde -. Décrire ce qui a lieu dans un bidonville situé sur le territoire européen, telle est l’ambition de ce blog. Exactement, il s’agit de décrire l’humanité qui a lieu, l’humanité qui fait lieu » (décembre 2012). Le 3 avril 2013, tout a été détruit, sauf l’essentiel. A Grigny, où vivent aujourd’hui les familles, nous continuons d’œuvrer pour que l’on construise enfin.
Découvrez ici, la dernière lettre de Sébastien Thiéry, coordinateur du PEROU, au Maire de Grigny. Une invitation au dialogue sur le devenir des familles de Roms présentes dans le bidonville.
19.12.2013
Félicitations à Butler&Mirza pour leur pré-sélection pour le prix Art Mundi 6. On leur souhaite de tout cœur de le remporter pour mener à bien tous leurs projets et nous surprendre encore.
Rapellons que le duo d’artiste avait exposé leur oeuvre Hold Your Ground à Khiasma, dans le cadre de notre exposition de rentrée, Rendez-vous : sortie de mon corps.
Plus d’informations ici !
28.11.2013
Article d'Isabelle Regnier
En place depuis le 12 novembre 2013, notre cycle Possessions a fait parler de lui dans les pages du blog du Monde. Sous la plume d’Isabelle Regnier, découvrez, ou redécouvrez l’identité de cet évènement qui déplace le genre documentaire, entre projections et performances.
Pour découvrir l’article, c’est ici…
Et pour suivre le déroulement de notre programmation jusqu’au 12 décembre, c’est là !
28.11.2013
Séance du Peuple qui manque
« An Italian Film (Africa Addio) » de Mathieu K Abonnenc sera projeté demain au Centre Pompidou dans le cadre d’une séance du Peuple qui manque. Rappelons que l’artiste présente également sa vidéo dans le cadre de notre exposition « Rendez-vous : sortie de mon corps » et qu’elle reste visible jusqu’au 12 décembre 2013. La caméra Red utilisée pour le tournage confère une qualité exceptionnelle à l’image qui vient renforcer le propos percutant du film. En ce concentrant sur le cuivre, qui fut l’une des causes de la guerre de Sécession au Katanga, et, auparavant, la raison de l’intérêt des Occidentaux pour la R.D.C, l’artiste reconstitue un épisode de l’histoire du capitalisme et de ses mécanismes, montrant les effets de l’industrialisation par des nations européennes sur des pays et des populations colonisés. http://www.lepeuplequimanque.org/thousand/27-11-13
15.11.2013
Exposition “Ânes situ” de Hicham Benohoud
Jusqu’au 12 décembre 2013, Khiasma accueille en son sein l’exposition collective « Rendez-vous : sortie de mon corps ». À cette occasion, Hicham Benohoud, photographe, expose « Version soft » une série de 5 images qui présentent calmement et fermement son malaise face à sa situation, à sa culture, à son pays. Mais en parallèle, l’artiste expose également à Casablanca « Ânes situ », une série de photographies qui fait écho au statut de l’homme au Maroc.
À découvrir ici !
05.11.2013
Ciné-concert
En lieu et place du traditionnel C’est dimanche ! – le cinégoûter organisé à l’Espace Khiasma chaque dernier dimanche du mois – Fantazio se propose de créer un habillage musical interactif à partir d’un montage de films muets.
« On part de rien. Un son arrive : on peut se coincer dedans, se prendre les pieds dedans, mourir dedans tout de suite. Si un deuxième son sur lequel on pourrait se reposer ne surgit pas, tout s’arrête. Plus de transformation possible. L’improvisation ne peut pas vivre sans entraide. En situation de guerre, d’urgence, de panique, soit on reste pétrifié passif, soit on improvise : on prend en main la situation, on se mouille, on laisse de côté à la minute la force rongeante du regard sur soi. »
Dimanche 23 novembre 2013 à 16H00
Espace Khiasma, 15 rue Chassagnole, 93260 Les Lilas
06.08.2013
Feuilleton dessiné
Depuis janvier 2013, Hélène Coeur, Célio Paillard et Frédéric Mathevet mènent un atelier sonore dans le quartier des Fougères (Paris 20e), avec une classe de CE2-CM1 de l’école Le Vau. Au cours de cette première année d’ateliers, les participants apprennent à «écouter et jouer leur quartier », faisant travailler leurs oreilles mais aussi leur corps et leur imagination. Une expérience mise en récit par les artistes sous la forme d’un feuilleton dessiné. Découvrez au format pdf :
Episode 1 : Le cri de la Fougère
Découvrez la présentation de l’atelier sur le site de L’Autre Musique
Un projet soutenu par la Fondation de France.